Salut à tous et bienvenue sur les ondes de Back 2 Love, où il fait bon vivre, pour l’épisode numéro 13 !

Aujourd’hui nous allons parler de nos limites, oh oui, ces très importantes limites qui vont souvent de pair avec notre estime de nous et que nous oublions de mettre ou que nous exprimons si mollement que notre entourage s’amuse régulièrement à les dépasser.

Vous savez, quand on se raconte qu’on a été avec un pervers narcissique qui nous a malmené? Quand on trouve que notre collègue ou notre boss nous parle mal? Quand notre mec ou notre meuf se permet de nous insulter, de temps en temps, quand on l’agace? Quand cet ami avec qui nous sommes souvent nous malmène plus que de raison?

Comment reconnaître nos limites? C’est déjà avoir conscience qu’il y a des choses avec lesquelles nous sommes à l’aise et d’autres beaucoup moins, et c’est respecter que malgré le fait que nous voudrions être à l’aise avec tout, ce n’est pas le cas, et qu’il nous faut d’abord nous mêmes respecter cela avant de pouvoir les exprimer à notre entourage.

Personnellement, j’ai pendant très longtemps ignoré mes propres limites avec certaines personnes, surtout les plus proches, pensant justement que j’étais “limitée” et que les autres, mon entourage, avait sûrement raison de me pousser au delà, puisqu’ils devaient avoir raison, sûrement, fin chais pas, fin ptet (référence au film “nos jours heureux” que j’adore!)

Alors prenons un exemple : je vous donne un exemple personnel, ce sera d’autant plus parlant. J’ai une grand mère qui a caractère bien trempé et un esprit critique très développé. Depuis ma plus tendre enfance, elle s’est occupée de moi lorsque mes parents partaient en voyage et c’est la grand-mère que je connais le mieux parce que c’est celle que j’ai côtoyé le plus. J’ai beaucoup de bons souvenirs avec elle, donc même si nous avons eu l’habitude, à partir du moment où je suis devenue adolescente et après, de souvent nous engueuler et nous chamailler, on va dire qu’elle faisait partie de mon paysage familial. Elle a déménagé dans le sud-ouest il y a qques années, et j’avais l’habitude d’y venir une fois par an, ou tous les deux ans, pour passer quelques jours avec elle. Sans compter que nous nous appelions au moins une fois par mois ou deux ou trois selon les périodes.

A chaque fois que je lui rendais visite, elle faisait souvent des commentaires désobligeants, des critiques et me parlait d’une façon pas toujours très modérée. Pendant longtemps, j’ai laissé pisser, en me disant que j’étais plus forte que ça, et les quelques fois où je lui rentrais dans le lard, elle passait en mode “chantage affectif” en disant des trucs du style “ça ne se fait pas de parler à sa grand mère comme ça” (et moi de répondre “ah parce que ça se fait de parler à sa petite fille comme ça par contre?”) et elle disait “ alors on ne peut rien te dire?! De tte façon, de nos jours on ne peut plus rien dire!” Et une partie de moi me disait “c’est vrai, tu devrais être capable de tout entendre !”

Jusqu’au jour où je l’ai laissé franchir ma limite une fois de trop, où j’ai vu la lumière en quelque sorte et où j’ai dit STOP. Non, tu ne peux pas me parler comme ça ni me faire ces réflexions désobligeantes. Oui, je ne veux entendre que des gentillesses et des compliments sinon je m’en vais, ou alors des critiques constructives et bienveillantes qui viennent du coeur. J’ai eu ma dose, maintenant ça suffit. J’en suis même arrivée au point où j’étais tout à fait disposée à perdre complètement ma relation avec elle. D’ailleurs, je l’avais si longtemps laissé me malmener qu’il a fallu quelques mois et quelques discussions musclées, ponctuées de silence radio, pour qu’elle intègre vraiment qu’il n’y avait plus de retours possibles en arrière. Une partie d’elle a bien essayé de me ré-embarquer dans les vieux schémas, mais je n’y étais plus, c’était fini. D’ailleurs cela a été si fort et symbolique pour moi que j’ai pleuré pendant deux jours la vieille perception que j’avais gardé de ma grand-mère. Comme si la petite fille en moi faisait le deuil de cette mamie qu’elle avait aimé et accepté avec son innocence et sa générosité d’enfant. Je n’étais plus cet enfant, il était temps de mettre à jour le système et la carte mère, pour faire une analogie à l’informatique! Et de me respecter, bordel! C’est bien d’être généreuse, aimante et ouverte d’esprit, mais à un moment donné, la personne que je me dois d’aimer et de respecter avant tout sur cette terre, c’est moi.

Peu importe si ma grand-mère me soutient mordicus qu’elle a des amies autour d’elles que cela ne dérange pas et qui l’aime comme elle est, peu m’importe si elle considère que c’est moi le problème. Je m’en fous. Je suis sensible et profondément bienveillante envers mes proches, et je ne vois pas pourquoi je devrais en attendre moins de leur part.

Et peu importe si elle m’aime et peu importe si je l’aime !! L’amour ne fait pas tout!

Evidemment que je ne suis pas parfaite et que personne ne l’est de toute façon, donc je conçois très très bien qu’on puisse avoir des critiques à mon égard, mais s’il n’y a que ça et qu’on n’a pas non plus la délicatesse de les faire avec coeur ou de se taire, si ce n’est pas constructif ou bienveillant, à quoi bon s’encombrer de moi? En tout cas si l’on fait partie de mes proches. Soyons cohérents à un moment donné! Parce que tout le monde est libre de penser strictement ce qu’il veut de moi, mais je ne suis pas obligée de me tarter tous ceux qui ne peuvent pas m’encadrer non plus hein! Encore moins s’ils font partie de ma famille 🙂 On peut me dire beaucoup de choses, d’ailleurs j’en ai entendu pas mal pendant de nombreuses années, mais disons que si à un moment, je sens que ça ne vient pas du coeur, que c’est systématique et que la personne ne sait pas se retenir, et bien nous sommes aussi bien, l’une et l’autre, sans l’autre! Et ça vaut pareil pour moi. C’est ce que je vous racontais dans des précédents podcasts : Si je ne suis pas capable d’apprécier et de traiter quelqu’un avec respect et bienveillance, autant que j’arrête de passer du temps avec elle et elle avec moi! Cela m’est arrivé de couper avec certaines personnes, parce que je sentais bien que je n’avais que critiques et jugements à leurs égards. A quoi bon?! Punaise, il y a tellement de gens sur la planète, mais quel est l’intérêt de se faire chier dans des relations où on rumine, on critique et où on se fait du mal?

C’est toute cette dynamique dont on parle beaucoup dans les relations toxiques d’ailleurs : en fait il est clair pour ma part que nous sommes chacun à 100% responsables de toutes les relations toxiques que nous avons dans notre entourage. Qu’on ait l’impression de les subir ou de les générer. Je me rends compte à quel point personnellement j’ai laissé la relation avec ma gd mère devenir toxique. Je suis convaincue que personne n’est foncièrement méchant ou malveillant, mais que si nous sommes face à des personnes qui n’expriment pas leurs limites, on peut aisément le devenir, si nous n’avons pas conscience nous-mêmes des mécanismes à l’œuvre. Et je dirai même qu’on peut devenir méchant et outre passant en toute innocence, si la personne face à nous n’a pas su nous dire que nous la blessions ou que nous avions dépassé ses limites.

Et comme je vous le disais, il ne suffit pas d’avoir conscience de nos limites. Une fois détectées, je vous encourage à faire en sorte qu’elles soient respectées, quitte à perdre la relation si c’est nécessaire. Aucune relation, et je répète et je pèse mes mots, AUCUNE RELATION ne vaut la peine qu’on se sente mal, désapprouvée et mésestimée. Aucune. Parce qu’au delà du fait que chacun ne parle que de lui même quand il ou elle critique ce qu’elle voit, et que donc nous ne sommes pas concernés directement par les reflexions de l’autre, aussi consciente ou inconsciente soit-elle, nous sommes tous uniques et différents et les limites de l’un sont les libertés de l’autre et vice versa.

Je me sens très tranquille et à l’aise avec certaines personnes que d’autres considèrent toxiques, parce que ce qu’ils disent ne me touche pas spécialement et que globalement ça me laisse neutre, mais je peux très bien me sentir envahie et souffrir des réflexions d’autres personnes qui n’auront aucune sorte d’impact sur d’autres.

Et même si j’oeuvre à comprendre et transformer en moi toutes les perceptions qui me blessent et me touchent, en en prenant l’entière responsabilité, je suis tout à fait en mesure de reconnaître mes limites, mes zones de vulnérabilité et mon besoin de me sentir en sécurité et respectée avec les personnes proches de moi. Je vous parle ici bien sûr de notre cercle intime, proche. Pas de personnes lambda dont l’avis nous glisse sur les plumes.

Bien sûr les limites, ça peut tout simplement être que vous ne voulez pas que votre amie qui passe la soirée chez vous fume dans votre salon. Vous ne remettez pas en cause sa liberté, elle fait ce qu’elle veut, mais lorsqu’elle est chez vous, elle respecte vos limites en allant fumer dehors par exemple ou elle s’en va, tout simplement! Ce sont des petites choses comme ça. Ou lorsque l’on vous crie dessus, qu’on vous insulte. Vous pouvez dire : “je n’accepte pas, je m’en vais et je ne t’écoute plus tant que tu me parles comme ça, et si tu n’arrives pas à changer, je m’en vais!”

Brooke Castillo, coach américaine que j’aime beaucoup, fait une analogie avec une maison. Votre maison inclue un jardin, et les limites sont claires dans la mesure où dès que quelqu’un pénètre dans votre jardin, on peut déjà dire qu’il outrepasse votre territoire. Bon et bien vous voyez, on va dire que pour ma grand mère, la limite, je l’avais mise dans les chiottes de ma maison symbolique, autant dire bcp trop loin dans mon intimité, alors que maintenant elle est au niveau de la haie du jardin. Beaucouuuuup plus confortable pour moi !

Donc, selon les gens que vous avez en face de vous, vous n’avez pas les mêmes limites, et c’est rarement nécessaire d’avoir à les poser aussi brutalement que j’ai pu le faire avec ma gd mère, cela se fait tout seul ou au fil de l’eau.

C’est drôle parce que depuis que j’ai eu cette épiphanie concernant mes limites, je me suis rendue compte que j’étais un peu crispée par certaines personnes de mon entourage avant ça. Je m’explique, j’ai une amie, par exemple, que je trouvais un peu rigide et chiante parfois et j’avais du mal à m’expliquer pourquoi. Avec le recul, c’est parce qu’en fait, elle pose des limites hyper claires et n’hésite pas un seul instant à les exprimer clairement et l’on sent bien que si on les dépasse, à ciao bonsoir. Pour le coup, je pense qu’elle est dans un autre extrême et qu’elle est plus dans une dynamique de sur protection dù à quelques perceptions un peu inconfortables, mais n’empêche qu’au moins elle sait faire ça très bien. Et je comprends pourquoi ça me laissait perplexe, moi qui avait tant de mal, dans certaines circonstances à capter que j’avais des limites!

Et encore une fois, je pense que pendant longtemps, c’était un problème pour moi de mettre des limites avec ma grand-mère et si j’ai mis tout ce temps à les mettre, c’est parce que je n’avais pas conscience que c’était parfaitement légitime d’en mettre et que pour certains cas, comme le dit si bien ma propre mère : “ je préfère être respectée qu’aimée!”

Je vis très bien depuis que j’ai mis cette limite, et je dois vous avouer que je vivais bien aussi quand je ne l’avais pas posée, puisque j’étais pas mal à distance et qu’il y avait peu d’occasions que je ressente ce mal-être mais il est évident que depuis je sais bien mieux me positionner, évidemment vis à vis d’elle mais vis à vis de tous ceux avec qui j’avais tendance à “laisser pisser”, en bonne pâte que j’étais. Une bonne pâte vénère, mais une bonne pâte quand même qui ne soignait pas vraiment la cause de sa vénéritude dans certains cas!

Ca me fait penser à une de mes clientes avec qui j’étais cette semaine et qui a compris que trouver que les gens sont “méchants”, c’est une vue de l’esprit, ce n’est pas un fait établi sur lequel tout le monde serait d’accord. Et elle a également compris que si elle s’est sentie attaquée et maltraitée une grosse partie de sa vie, c’était parce qu’elle n’exprimait pas ses limites, qu’elle ne disait rien. Donc évidemment, en face, ça ne faisait que s’empirer. C’est notre responsabilité à chacun de poser nos limites, calmement, tranquillement et fermement, et de partir si cela ne nous convient pas. Pas de rester pour convenir à l’autre. Nan, nan, nan!

Donc pour terminer, c’est tout à fait normal et légitime d’avoir des limites. Il est possible et probable que nos limites vont bouger tout au long de notre envie. Qu’un truc qui nous importunait pendant une période de notre vie ne nous dérange plus après, ou le contraire, comme cela s’est passé avec ma grand mère. Pour ceux qui se demandent comment est notre relation aujourd’hui, on va dire que je garde mes distances, parce que j’ai mis un peu de temps à me reveiller, mais qu’on s’appelle de temps en temps (je reste une bonne pâte empathique et compatissante) mais que je ne ressens plus le même attachement à elle. C’est comme si j’avais détourné de l’amour et de la reconnaissance que je mettais à l’extérieur vers l’intérieur. Donc je suis plus distante et détachée avec elle, mais beaucoup plus chaleureuse et bienveillante avec moi. Tout bénéf.

Voilà mes amours, j’espère que cet épisode vous aura intéressé, amusé et encouragé à mettre quelques limites bien méritées et bien légitimes avec quelque unes des personnes de votre entourage! Parce qu’on a beau rouler des mécaniques et avoir l’air de guerriers et de guerrières qui gèrent la fougère, à un moment donné, c’est bien de savoir mettre des limites et de dire, comme le faisait si bien ce petit garçon à son poisson rouge dans la pub pour la mousse au chocolat, dont beaucoup d’entre vous se souviendront surement : “tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice!”

Du bon gros calin avec un gros bisous sur chaque joue au petit signe chaste de la main, je vous laisse choisir de quelle façon, avec quelle intensité et avec quelle limite je vous salue et vous dit “ a la semaine prochaine”!

Ici Diane Montillaud, sur les ondes de Back 2 Love.