L’amour Walt Disney

Bonjour à tous et bienvenue pour cet épisode numéro 21 du podcast de Back 2 Love.

Aujourd’hui j’ai eu envie de parler d’un sujet qui revient souvent au cours de mes séances avec mes clientes, et lorsqu’il s’agit de parler d’amour en général.

En effet, nous oublions souvent que d’une façon ou d’une autre, nous sommes conditionnés. Par ce que nous avons observés, par les livres que nous avons lu, les dessins animés puis les films que nous avons vus. Par notre entourage, notre culture, notre humour. Bref, vachement conditionnés au final! Et un de nos marqueurs principaux, ce sont les bons vieux dessins animés, les walt disneys qui nous ont fait rêvés fut un temps, et qui finalement, ont laissé en nous une empreinte qui nous amène parfois, voir souvent, à tomber dans certains panneaux, à nous prendre les pieds dans le tapis et au final, à souffrir inutilement !

Allons donc aujourd’hui décortiquer tout ça pour mieux nous gausser de ce qui nous paraît normal alors que, grosso modo, qui a décrété que walt disney avait le mode d’emploi ? hein?! Alors évidemment les histoires des dessins animés ont bien évoluées avec le temps et les moeurs, et c’est tant mieux mais nous qui avons été abreuvés aux vieilles versions avant que ça n’évolue, c’est quand même sympa d’aller péter un peu les traditions pour mettre de l’air là dedans.

Et attention, je ne cherche pas ici à désacraliser les merveilleux moments que nous avons passé devant walt disney, je suis la première à avoir regardé tout ça la bouche ouverte, goulument, mais par contre, quand il s’agit de remettre en question la vision de la relation, de la femme et de l’homme alors là, je dis OUI!! Go baby GO!

On va prendre dans l’ordre quelques uns des gros classiques que nous connaissons tous : cendrillon d’abord (ouais, c’est dans ma chronologie à moi) Bon alors déjà, la nana a eu un papa gentilhomme et qui s’est remarié avec une grognasse (bienvenue aux belles mères et à l’a priori qui vient avec!). Je suis étonnée parce qu’en recherchant de nouveau la trame de l’histoire, je découvre que le père était bien vivant, alors que je le croyais mort tant il n’apparait pas dans le dessin animé, ou du moins ça ne m’a pas marqué. Bref, papa disparait du tableau dès que la belle mere lui a mis le grappin dessus et ça ne le dérange pas de voir sa fille a 4 pattes en train de frotter le sol de cette grande demeure dans laquelle ils vivent tous et de faire la boniche pour ces dames. Ça ne l’effleure pas non plus que sa fille soit privée de bal alors que les deux autres grognasses, moches de surcroît, se pâment à l’avance de pouvoir y faire impression. Donc, première info inconsciente : papa est un lâche qui ne s’occupe pas des histoires de bonnes femmes et ne nous défendra pas. Ambiance. 2ème info : les nanas sont soit des connasses sans foi ni loi, et sont moches, soit des blanches colombes qui tendent l’autre joue et pardonnent tout ce qu’on leur fait (à croire qu’elles sont au dessus de tout le monde ces blondasses!) et que du coup, elles sont belles. bref, des moules. Oui, non mais pardonnez moi hein, mais j’y crois pas trop hein. Bref. J’ai pas fini, comme vous pouvez l’imaginer. Vient la marraine, aka la fée magique qui te transforme (ce qui sous entend que tu ne peux pas te démerder toute seule comme une grande et que tu attends qu’une bonne âme te sorte de ta merde par miracle) et te voilà sur la route du grand bal donné par le roi avec ta citrouille carosse et tes 3 rats chevaux. Bon, rebelotte coup de chatte énorme (enfin ça dépend de la perspective hein) le prince flashe sur toi direct et te veut toi et pas une autre. parce que t’es bonne (oui, hein, l’histoire n’arrête pas de raconter à quel point elle est belle meme en guenille là où les 2 autres sont moches même en christian dior) et que t’as l’air bien gentille et docile (vous la voyez arriver la morale les meufs? ah parce que sinon bougez pas, j’arrive hein). Bref, il confirme que c’est une bonne samaritaine prête à tout sacrifier pour ne froisser personne et il l’épouse. Morale ? Soyez dociles, belles et obeissantes et alors vous aurez un coup de pouce du destin et vous pourrez servir un mari qui vous aura choisi. (parce que l’histoire ne raconte pas si le prince était un caractériel avide de puissance ou un personnage sans odeur ni saveur comme Cendrillon, mais passons) plus rapide et direct : sois belle, docile et obeissante et tu seras aimée. Amen ils eurent bcp d’enfants et ils vécurent heureux forever.

Ok, next, allons y pour Aladdin, que j’adore hein. Surtout parce qu’il y a le génie, doublé par robin williams qui est une des personnalités pour qui j’ai une affection et un amour illimité, même s’il n’est plus là. Il survit puissamment dans mon coeur, grâce à ces films, sa personnalité unique et cette incroyable et renversante sensibilité qui me déboulonne à chaque fois que je le vois, en photo, dans un film ou un audio. Grande grande fan. Bon, parenthèse fermée. Donc j’adore le rôle du génie dans aladdin et j’adore aladdin dans l’ensemble. Evidemment le premier truc qui revient à chaque fois c’est l’entêtante chanson ce rêveuh bleeeeeu, je n’y crois pas c’est merveilleux, ouais n’y crois pas trop ma grande, la chute du tapis va piquer sinon, ahah. Oui bon, c’est chouette parce qu’on démonte un peu l’idée qu’on doit se marier entre même rang social etc, mais quand même, vlà la pression pour les mecs qui doivent sacrément envoyer du pâté pour epoustoubourrifer leurs belles : balade en tapis volant, je te promets monts et merveilles, je te fais rêver à fond alors que mon rêve repose sur de la poudre de perlinpinpin. Sous entendu ? moi, homme,je ne peux pas être aimé simplement parce que j’existe. Nan. il faut le wow effect, le tsa tsa zu, le cash, le palace et le pouvoir. Alors d’accord à la fin le papa de jasmine (détenteur du pouvoir et de la tune) adoube notre prince parce qu’il a risqué sa vie pour sauver la family (mais n’empeche que c’est un peu ça la conclusion: pour un homme c’est Soit ta fortune, soit ta vie, mais faut que tu sacrifies un truc qui te saigne un peu au passage hein)

Et blanche-neige, on en parle ou le tour a déjà été fait avec toutes les versions trashs qui ont été dévelopées par la suite? Cf blanche fesse et les sept mains pour la version soft) EEEECETERA pour les versions plus trashos. Bien sûr, il y a la belle et la bête (ok, t’es moche mais t’es quand même blindé de thunes ça se réfléchit), la petite sirène (désirer l’inconnu, l’impossible, le pas disponible – je vous rappelle qu’ariel est une sirène qui s’entiche d’un humain. Et surtout, l’histoire initiale raconte que c’est lorsqu’elle a appris que la race des hommes vivaient moins longtemps mais avait la vie éternelle qu’elle a voulu avoir elle aussi la vie eternelle (le beurre, l’argent du beurre et le cul du crémier hein. tout, il leur faut tout à ces biatchs!) et sa gd mère de lui préciser que pour se faire, il fallait qu’elle soit aimée et épousée par un homme. Ahem. sous entendu? tu n’es qu’une belle chose éphémère, passagère et sans grande consistance si tu n’as pas l’amour et l’engagement d’un homme. D’ailleurs l’histoire initiale dit aussi que finalement il tombe éperdument amoureux de la nana qu’il CROIT être sa sauveuse du naufrage (autrement dit ariel mais elle n’a jamais pu se faire reconnaître dans la version originale) et ariel fini seule, de retour à la flotte. Bon bref. Dans cette histoire, elle se contraint qd meme à se couper de sa nature profonde (sa queue de sirène) – d’ailleurs symboliquement elle donne sa voix (pour s’exprimer, communiquer sa vérité, ses désirs etc) pour avoir des jambes. Costaud nan? Tout ça pour être aimée et croit-elle, avoir la vie éternelle, une raison de vivre, un amouuuur incroyaaaable. Bref. des fantasmes, du rêve. On oublie une fois de plus qu’elle craque pour un BG et que l’histoire ne raconte pas l’adaptation à la vie sur terre, le fait qu’elle laisse tous ceux qu’elles aiment et qu’elle connait, y compris son environnement, pour rejoindre mister ze prince. Et que dans la version initiale, ce qu’ils voulaient faire passer c’est “arrête de rêver d’être avec un homme et d’avoir la vie eternelle, marie toi avec un homme sirene et les moutons seront bien gardés.” c’était à l’époque une facon (et c’est pas moi qui le dit!) d’encourager les nanas à rester dans la foi chrétienne et à ne pas chercher ailleurs leur bonheur. bref. double peine. d’un côté comme de l’autre, ça pue ! (le poisson, le sapin..bref)

Bon allez j’arrête avec les disneys, je crois que vous avez compris où je voulais en venir, mais sachez que ça et les quelques films romantiques dont on raffole (et qui méritent aussi que j’en fasse un épisode pour le coup) nous font frétiller le palpitant mais qu’au final, si nous n’y prenons pas garde, ils nous amènent notre lot de déconvenue.

Je note au passage que nous avons presque, pour certaines et certains, un besoin compulsif de rêver la vie à deux, que nous soyons célibataires ou en couple, comme pour mieux alléger la réalité qui n’est pas aussi vernie, passionnée et sans déconvenues que nous l’aimerions. D’où les films romantiques.

Je note aussi, au passage, qu’il y a quand même un injonction inconsciente dans tous ces dessins animés et films romantiques. Quelque chose qui mérite vraiment qu’on foute un gros coup de pied dedans.

ON N’A PAS BESOIN D’ÊTRE À 2 POUR VIVRE HEUREUX et ÉPANOUI!! je répète, nous n’avons pas BESOIN d’être à 2 pour être heureux et épanouis! Bah non. Choquant hein? C’est écrit où que nous ne pouvons pas être des femmes et des hommes riches, complets, épanouis et heureux, sans forcément vivre à deux, pour deux et sans forcément avoir envie de fonder une famille? Nulle part, on est d’accord. On peut avoir plein de merveilleuses relations dans nos vies, sans avoir un ou une relation intime longue et ou régulière et ou entretenue.

On nous pousse par tous les moyens, quelque soit notre sexe, notre genre et notre orientation sexuelle, à être à deux, a avoir des enfants, à fonder une famille, comme si c’était un passage obligé, comme si nous passions à côté d’une expérience fondamentale et essentielle; comme si on allait finir malheureux et en position foetale dans un coin si on n’arrive pas à avoir tout ça. Je peux vous assurer qu’il y a plein de couples misérables ensemble, de parents et d’enfants qui se demandent ce qu’ils foutent sous le même toit.. et plein de célibataires qui ne réalisent pas leurs bonheurs, ou qui au contraire le réalisent et en jouissent pleinement. Parce qu’on peut être célibataire et avoir 30 amants différents par an ou par vie, avoir un ou une chéri pour quelques moments de plaisir et de qualité et puis le reste chacun chez soi. On peut vivre 20 ans avec quelqu’un et choisir volontairement de passer le reste de sa vie célibataire, sans relation intime particulière, parce qu’on a ENVIE d’avoir plus de temps pour soi, pour ses passions, ses choix, ses amis. Pour le silence. Pour le plaisir. Pour expérimenter. Tout simplement.

C’est drôle toutes ces histoires et tous ces films d’amour où chacun projette ses schémas et sa propre perception des choses. Du coup pendant nos séances avec mes clientes, on se marre parce que quand elle me raconte les livres et les films qui les ont marqués, on peut être sûr que quand elle me décrivent pourquoi c’est leurs préférés, ça parle d’elles et de leurs histoires personnelles. de leurs schémas répétitifs. Et pour preuve qu’on peut changer de perception des choses, une de mes supers clientes adore légende d’automne et elle me disait que pendant longtemps elle était fan d’un des personnages, un mec un peu con qui n’est pas très sympa avec les nanas (je ne me rappelle plus du film, pardon pour les afficionados) et que depuis qu’elle travaillait sur elle et qu’elle intégrait ces nouvelles perceptions d’elle et de l’amour, c’’est un autre personnage qu’elle repère, qui l’émeut et qui l’attire. Celui plutôt discret qui est bienveillant avec le ou les personnages féminins principaux. D’ailleurs ça s’en ressent dans sa vie puisqu’elle est attirée par quelqu’un de beaucoup plus bienveillant, profond et solide que ces précédents compagnons. Sympa non?

Bref, prendre du recul sur nos disneys, nos romans et nos films romantico menthalo préférés, c’est aussi remettre en question notre vision de la relation intime, du couple et de facto de l’amour, même si vous savez bien ce que je pense de cette définition . je fais ici référence à l’épisode zéro de ce podcast, le tout premier qui s’appelle “c’est quoi l’amour”.

Donc, prendre ce recul, c’est faire le ménage dans nos clichés, nos limites et nous autoriser à vivre nos relations avec plus de liberté, plus de recul, plus d’amour au final, parce que ainsi, nous devenons plus ouvert à ce QUI EST plutôt qu’à ce que NOUS VOUDRIONS QU’il SOIT ou QUIL FUT.

J’espère que cet épisode vous amènera à repenser quelques unes de vos exigences inconscientes qui, lorsqu(elles ne sont pas comblées, génèrent rancoeur et frustration. Et ça, on n’en veut plus!

Au plaisir de vous retrouver la semaine prochaine, pour un nouvel épisode de back 2 love,

Des baisers de licornes qui pètent des paillettes à tous, mes amis.